Nous profitons de Roy Arthur (2/2) / We enjoy Roy Arthur (2/2)
Le lendemain nous nous levons tard, il fait plutôt beau, en tout cas meilleur que ce que prévoyait la météo et il y a aussi moins de vent qu'annoncé. Nous passons une partie de l'après midi à nettoyer le bateau (toujours les fonds) et envisageons d'aller à terre. Hélas le vent forcit, du coup nous jouons avec l'électronique en essayant de peaufiner les paramètres. Vers 20h00 le vent forcit à plus de 20 kt et le ciel se couvre rapidement. Nous dinons et regardons une série policière. Le vent est encore monté et il se met a pleuvoir à verse. Il y a des éclairs partout et nous surveillons de temps en temps que nous ne dérapons pas en regardant les autres bateaux à l'ancre. Vers minuit çà de calme, direction dodo.
Nous nous réveillions avec le soleil, mais cela ne dure pas. Nous voyons l'orage arriver à l'Ouest sur l'ile de Bendor, bientôt de grosse gouttes s'abattent sur le pont et il tonne fort. Après l'averse le ciel se dégage rapidement ; l'après midi nous décidons d'aller ancrer près de Bandol et de visiter la ville. Plus nous nous approchons plus la houle est forte et nous voyons les bateaux rouler, mais rouler ! On essaye un peu plus loin mais c'est pire, du coup petit à petit nous faisons le tour de la baie et revenons ancrer à notre point de départ. Nous mettons l'annexe à l'eau et allons visiter les hauts de Sanary. Il y a de belles maisons, nous faisons une jolie balade et rentrons à bord à la nuit tombante.
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Roy Arthur au mouillage, tout petit à cote d'un cata de 59 pieds |
La mer est quasi plate et pas un souffle de vent ; Roy Arthur roule, même le cata à coté roule un peu. La nuit sera longue ; Hélène s'installe sur le plancher du carré, c'est l'endroit le plus calme.
Le lendemain nous roulons moins, un peu de vent s'est levé. Nous devons décider si nous continuons à l'Est vers Porquerolles ou si nous rebroussons chemin. La météo a finalement été moins dure qu'annoncée mais un fort mistral est annoncé dans trois ou quatre jours donc soit nous allons nous protéger à Saint Mandrier mais pour revenir il faudra passer le cap Sicié avec potentiellement du vent de face, soit nous rebroussons chemin.
Sachant que nous devons impérativement être à la maison début octobre nous décidons de retourner à la Ciotat. Nous ne serons pas allés bien loin mais ce n'est pas important. Nous profitons de notre bateau, de la mer, des balades et c'est le principal. Nous levons l'ancre en sortons de la baie, il y a un peu d'air. Nous nous laissons tirer par le génois seul et nous passons l'ile de Bendor.
Le bec de l'aigle |
Vers midi nous nous arrêtons dans la baie de la Moutte, il n'y a que quelques zodiacs et deux petits voiliers. Déjeuner, baignade et départ toujours sous génois seul. Nous profitons de cette navigation tranquille pour améliorer le paramétrage du pilote. A 14h00 l'ancre descend sur le sable, l'annexe est mise à l'eau et nous partons faire quelques courses à la Ciotat.
Nous passons une excellente nuit, pas un mouvement. En milieu de matinée l'orage éclate comme prévu par la météo ; pendant une demie heure c'est le déluge. Nous en profitons pour vérifier tous les hublots et plexis. Tout est parfaitement étanche et nous sommes assez fiers du travail que nous avons fait. L'après midi le soleil est de retour et nous mettons l'annexe à l'eau pour une promenade dans la Ciotat. Nous faisons le tour du vieux port, il y a de vieux pointus magnifiquement entretenus et nous arrivons au chantier naval. "La Ciotat Shipyards" a été crée en 1994 sur le site des anciens chantiers navals qui avaient cessés leurs activités dans les années 60-70. Orienté vers la maintenance et le refit de yachts de luxe, LCS traite 8 à 10% du marché mondial.
Macif Centre de Voile fait des manœuvres de port et cela nous rappelle nos propres stages il y a ... 20 ans. Retour au bateau en fin de soirée avec auparavant une escale chez le glacier. Le temps est couvert et il pleuvra une partie de la nuit.
Au levé le temps est toujours couvert mais des plaques de ciel bleu apparaissent ici et là. Vers 11h00 départ pour les calanques, arrivés a l'ile verte il y a 6-7 kt de vent, nous déroulons le génois et nous laissons tirer.
Un pointu et en fond le chantier naval de la Ciotat |
Nous somme vent arrière et nous faisons quelques empannages pour maintenir le génois bien gonflé. Bientôt Cassis est par le travers et vers 15h00 nous mouillons par 12 mètres au fond de la calanque Sormiou. Nous mouillons deux fois car la première fois nous étions trop près des rochers. Baignade, puis mise de l'annexe à l'eau. Nous partons à la rame pour visiter le petit port et les alentours.
Le petit port au fond de Sormiou |
Le mouillage à Sormiou |
Le fond de la calanque |
Le lendemain nous revérifions une fois de plus la météo, car il y a un coup de mistral annoncé depuis plusieurs jours et çà ne s'arrange pas. En fin de matinée nous partons nous abriter au port du Frioul. Lorsque nous arrivons, il n'y a que deux voiliers dont un qui était à Sormiou hier soir. Nous profitions des installations pour prendre une bonne douche, balade sur Pommègues et diner. La nuit le vent monte et je me lève pour ajouter une garde car nous sommes un peu de travers ; soudain vers 3h00 du matin un grand boum. Nous nous habillons en quatrième vitesse en pensant qu'une aussière à cassée. En fait nous avons touché le quai. Nous larguons l'amarre arrière prise sur une bouée et laissons pivoter Roy Arthur le long du quai. On rajoute des amarres et nous retournons nous coucher. On ne dort que d'un œil.
Le jour se lève, Hélène dort encore pendant que je reprends l'amarrage et vérifie les dégâts. Ils sont heureusement très faibles ; seule la peinture a éclatée sur le choc et rien d'autre.
Le capitaine du port passe et nous recommande d'aller nous amarrer sur le quai d'honneur en long. Il a prévenu l'autre voilier qui commence déjà a manœuvrer. Je réveille Hélène et nous larguons les amarres à notre tour. Tout se passe bien, nous nous amarrons à l'embelle et prenons notre temps pour ajouter ensuite des gardes et amarres.
Le mistral annoncé est bien là et nous bloquera quatre jours que nous mettrons à profit pour nous promener sur les deux iles formant le Frioul et visiter les constructions militaires destinées à protéger Marseille.
Le mistral souffle fort |
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Fortification sur le Frioul |
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Support de canon |
Nous profitons aussi des ces journées pour discuter avec les autres voiliers venus s'abriter. Finalement nous sommes trois : un Chatham 33 en acier, un Sense de 50 pieds et un Petit prince gréé en sloop.
C'est avec les propriétaires, Laurence et Gil, de ce dernier bateau que nous passerons le plus de temps et partagerons quelques apéritifs. Ils ont fait le tour du monde en 22 ans et ont eu une fille en route. C'est avec beaucoup de plaisir (et pas mal d'émotion) de part et d'autre que nous partageons les grands moments de ce tour du monde. Merci Laurence et Gil pour ces bons moments.
Enfin le mistral daigne se calmer et ce matin tous les bateaux "prisonniers" mettent les voiles. Nous ce sera pour une courte navigation car nous avons un ou deux jours de libres avant le retour et nous décidons d'aller jusqu'au mouillage a coté de Saussey les pins qui nous avait bien plu à l'aller. Comme nous arrivons nous entendons un bruit métallique au niveau de l'arbre d'hélice. Nous ancrons au plus vite et ouvrons la trappe d'accès évidemment nous ne voyons rien de particulier, l'arbre d'hélice tourne "à la main" mais on sent bien qu'il y a quelque chose qui frotte.
Nous essayons de rajouter de la graisse au niveau du roulement d'entrée mais rien ne rentre. Après avoir revu les plans du système de sortie de l'arbre d'hélice et essayé plusieurs fois de rajouter de la graisse nous arrivons à la conclusion que ce roulement n'a pas été graissé bien qu'on l'ait fait au montage quelques mois plus tôt et qu'il a cassé. Sur le moment c'est un gros coup de déprime !
Le lendemain nous partons en direction de Port Saint Louis du Rhône ; par acquis de conscience je me met à l'eau pour vérifier qu'on n'a pas pris un bout de filet dans l'hélice, la mer s'est vraiment refroidie avec le mistral et j'ai le souffle coupé par le froid. Mais non il n'y a rien autour de l'hélice.
Il y a un peu de vent, nous hissons les voiles. C'est une très belle navigation, nous avançons entre 1.5 et 3 kt avec 4 à 7 kt de vent ; il fait beau, le soleil est chaud nous profitons pleinement de cette dernière journée de vacance. Vers 17h00 nous arrivons à l'entrée du canal qui mène à Port Saint Louis et au chantier Navy Service. Malheureusement le vent est pile en face de nous, nous avançons au moteur et bientôt nous sentons "le chaud". Il reste environ 1.5 mile avant d'arriver, le chenal est trop étroit pour louvoyer nous faisons demi-tour, renvoyons le génois et décidons d'ancrer à proximité de l'entrée du canal. Nous partirons tôt le lendemain sachant que nous avons rendez-vous a 10h30 pour sortir Roy Arthur, de plus le vent est sensé tourner à l'Est dans la nuit ce qui nous permettra d'aller jusqu'au chantier à la voile. Nous profitons de cette dernière nuit au mouillage, nous revérifions les plans, le graisseur nous sommes maintenant certain que nous avons un défaut de graissage. C'est dommage mais finalement pas catastrophique, car il est assez facile de changer ce roulement et on le trouve aisément sur Internet.
Debout à 6h30, petit déjeuner rapide et nous levons l'ancre ; le vent a tourné à l'est comme prévu, 3-4 kt nous déroulons le génois et remontons le canal. Le vent tombe parfois à 0.5 kt mais Roy Arthur reste manœuvrant. Nous arrivons bientôt au quai du chantier Navy Service, nous roulons le génois, un petit coup de moteur, Hélène nous amarre à l'embelle, c'est fait nous sommes arrivés.
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Ces trois semaines, outre le fait de prendre un peu de vacances et profiter de notre bateau, avaient pour but de vérifier toutes les modifications que nous avons faites et préparer notre "to do list" pour l'année prochaine.
Voici donc une courte liste de ce qui fonctionne bien ou ... moins bien.
Ce qui va bien
- L'électricité et notamment le panneau solaire et le régulateur MPPT. En trois semaines nous n'avons jamais branché le chargeur de quai et même lorsque nous avons eu de la pluie nous arrivions a quasiment recharger à plein les batteries. A tel point que nous envisageons de supprimer l'éolienne (qui n'était pas branchée) car elle produit peu et lorsqu'il y a du vent je l'arrête car elle me fait peur !
- L'électronique. Seul reste a peaufiner le paramétrage du pilote qui est un peu trop nerveux selon nous.
- Le moteur. Heureusement il est neuf. Mais c'est un plaisir, il démarre au quart de tour, pas de fuite d'huile ni d'odeur dans le carré.
- La capote rigide. La hauteur est idéale pour naviguer, on voit bien sur l'avant et elle offre un support parfait aux instruments.
- Le comportement de Roy Arthur. Nous avions un peu oublié mais même avec peu de vent nous arrivons à avancer.
Ce qui est à revoir
- La fuite d'eau douce qui n'est pas catastrophique heureusement. Nous prévoyons de refaire toute la canalisation d'eau douce il est vrai qu'elle a trente ans. Nous en profiterons pour sortir les réservoirs d'eau et nettoyer/traiter dessous.
- Changer le roulement de sortie d'arbre d'hélice. Il a cassé, c'est un peu de notre faute il n'a pas été lubrifié bien que nous ayons rempli le graisseur. Probablement un mauvais alignement entre le graisseur et la rainure prévue ppur permettre a la graisse d'entrer dans le roulement. Heureusement c'est le plus facile a changer des trois, ce sera du travail mais rien de plus.
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