Refit d'un voilier - Leçons apprises / Refit of a sailing boat - Lessons learnt
Alors que le gros des travaux se termine nous pensons intéressant de partager quelques conclusions et leçons tirées de notre petite expérience. Ce qui suit n'est pas exhaustif et souvent assez trivial mais, nous l'espérons, peut aider a éviter certaines difficultés.
Le choix du bateau
C'est une évidence mais avoir une idée assez précise du programme visé (vacances, croisière hauturière, tropiques vs. hautes latitudes, ...) est fondamental avant de se lancer dans la recherche d'un voilier. Ensuite acheter un bateau d'occasion en (relativement) bon état plutôt qu'une "épave" forcement moins chère évitera bien des surprises et des désagréments.Nous ne l'avons pas fait mais demander une expertise est quelque chose qui aujourd'hui nous parait essentiel. Il est difficile de connaitre et de maîtriser tous les aspects techniques et un (bon) professionnel saura rapidement établir une liste des points critiques et une estimation des coûts associés. En fonction de vos connaissances et de votre expérience vous serez a même de décider si telle ou telle réparation est a votre portée ou non.
Un autre aspect tend a augmenter le temps des travaux, c'est le fameux : "puisqu'on fait/démonte/change/ ça on peut aussi revoir cela". In fine la liste des travaux effectués est bien plus longue que la liste initiale !
Idéalement il faudrait pouvoir travailler plusieurs mois d'affilés sans interruption pour progresser significativement. D’où le chapitre précédent, une expertise nous aurait aidé a avoir une bonne idée du temps et des moyens financiers qui étaient nécessaires.
Il y a malheureusement beaucoup de gens qui se prétendent spécialiste mais qui sont surtout spécialiste de la facturation ! A moins de bien connaitre un chantier le mieux est encore de rechercher le maximum d'informations et de les croiser : interroger les voisins de pontons, rechercher sur le web, ... Quelqu'un qui est satisfait du travail fait sera content de le dire, l'inverse étant encore plus vrai.
Nous avons eu beaucoup de conseils certains avisés d'autres ... (beaucoup) moins. Il nous est arrivé aussi d'avoir une solution par personne bien sûr chaque fois différente (peinture antidérapante par exemple). Nous avons donc très vite cherché a nous faire notre propre opinion. Pour cela faire des essais et s'informer auprès de personnes qui font elles-mêmes des travaux importants, il y en a toujours sur les chantiers et ceux là ont une vraie expérience.
Enfin il faut que ce soit sinon un plaisir au moins une vraie envie, y compris pour le conjoint car il y a immanquablement des moments de doute et le temps qui passe peut émousser l'enthousiasme du début ; il ne faudrait pas que tout cela se termine en rancœur.
Pour nous (voilier acier) il y a trois outils qui doivent être de très bonne qualité : une meuleuse, une ponceuse orbitale et une perceuse. Voici une liste non-exhaustive des principaux outils que nous avons utilisés :
Pour les gros travaux : ponceuse ; perceuse ; meuleuse, poste à souder TIG
Pour le reste : scie sauteuse ; contrôleur électrique ; pince a dénuder ; pince a sertir (jusqu’à 50 mm²) ; fer à souder ; une caisse a outils bien fournie : jeu de clé plate/à pipe/six pans, marteau, pince coupante, pince plate, pinces étau, limes, tournevis, etc.
N'y connaissant rien, nous avons passé pas mal de temps sur le web en particulier sur les sites d'International et de Nautix qui sont plutôt bien fait. Si on suit les recommandations des fabricants tout se passe bien.
Reste le niveau de finition ; une finition parfaite implique une surface de base sans défaut et donc un (très) grand nombre de sessions masticage/ponçage. A notre avis il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin.
Lorsqu'on touche à la "plaisance" les prix subissent une malédiction qui tend à les faire grossir souvent au delà du raisonnable. Pour éviter de subir cette inflation nous avons acheté énormément de chose sur internet : visserie, filières, tissu, bloqueurs, matériel électrique, ... ou grâce aux bons plans d'un autre forçat : plexiglas, komacel, etc.
Cela demande de passer du temps à rechercher sur le net le meilleur site mais cela vaut l'investissement par exemple nous avons acheter du tissu Sumbrella Plus trois fois moins cher chez un fabriquant de ... yourtes.
Axiome n°2 : Un bateau acier se corrode de l’intérieur, pas (peu) de l’extérieur et évidemment dans les endroits les plus inaccessibles.
Après avoir lu ça il est possible que vous pensiez que nous sommes fous d'avoir acheter une voilier acier ; en fait il y a un certain nombre d'avantages à l'acier et de toutes façons s'il y avait un matériau miracle pour construire les bateaux cela se saurait.
Les avantages de l'acier, outres sa résistance mécanique, sont les suivants :
Le temps
C'est ce qui nous a le plus manqué. Nous avions estimé a environ 2 ans le temps nécessaire aux travaux sur Roy Arthur, il en a fallu quatre et tout n'est pas terminé à 100%. Toutes les personnes que nous avons rencontrées et qui travaillent sur leur bateau font la même constatation il faut beaucoup plus de temps que ce qui était estimé au départ. Au début des travaux nous étions encore salariés et nous n'avions que les vacances pour travailler sur Roy Arthur, dans ces conditions le temps file à toute allure.Un autre aspect tend a augmenter le temps des travaux, c'est le fameux : "puisqu'on fait/démonte/change/ ça on peut aussi revoir cela". In fine la liste des travaux effectués est bien plus longue que la liste initiale !
Idéalement il faudrait pouvoir travailler plusieurs mois d'affilés sans interruption pour progresser significativement. D’où le chapitre précédent, une expertise nous aurait aidé a avoir une bonne idée du temps et des moyens financiers qui étaient nécessaires.
Se faire aider (ou pas) par un professionnel
Pour nous la question a été vite tranchée car il fallait sabler le pont et cela nécessite le matériel adéquat, le temps nécessaire au démontage de l'accastillage, etc. nous avons donc décidé assez vite de faire appel à un professionnel. Là commence les difficultés car où trouver un professionnel sérieux, qui fera les travaux à un prix raisonnable ?Il y a malheureusement beaucoup de gens qui se prétendent spécialiste mais qui sont surtout spécialiste de la facturation ! A moins de bien connaitre un chantier le mieux est encore de rechercher le maximum d'informations et de les croiser : interroger les voisins de pontons, rechercher sur le web, ... Quelqu'un qui est satisfait du travail fait sera content de le dire, l'inverse étant encore plus vrai.
Faire le travail soit même
A part le sablage/peinture du pont et la pose du moteur, nous avons fait tous les travaux : électricité, électronique, peinture, construction du portique (avec l'aide de Jean Pierre) et de la capote, ... Cela permet de bien connaitre son bateau et en cas de problème de pouvoir intervenir rapidement.Nous avons eu beaucoup de conseils certains avisés d'autres ... (beaucoup) moins. Il nous est arrivé aussi d'avoir une solution par personne bien sûr chaque fois différente (peinture antidérapante par exemple). Nous avons donc très vite cherché a nous faire notre propre opinion. Pour cela faire des essais et s'informer auprès de personnes qui font elles-mêmes des travaux importants, il y en a toujours sur les chantiers et ceux là ont une vraie expérience.
Enfin il faut que ce soit sinon un plaisir au moins une vraie envie, y compris pour le conjoint car il y a immanquablement des moments de doute et le temps qui passe peut émousser l'enthousiasme du début ; il ne faudrait pas que tout cela se termine en rancœur.
Gérer les travaux
Il est important de bien gérer l'ensemble des travaux même si vous n'avez pas une liste exhaustive dès le début. Cela permet deux choses:
- Eviter de refaire un travail terminé
- S'aménager des moments de repos et profiter de son bateau
Le deuxième point est très important pour garder le moral, surtout lorsque les travaux trainent en longueur et que le bout du tunnel s'éloigne sans cesse. Essayez de vous aménager une mise à l'eau ne serait-ce que pour une semaine ou deux et profiter de votre bateau, cela regonflera votre moral et vous repartirez pour un nouveau round de travaux très motivé. Pour arriver à cela nous avons fait des listes en essayant de définir des catégories :
- Travaux impératifs (empêchent de naviguer tant qu'ils ne sont pas terminés)
- travaux importants (empêchent de partir loin et/ou en autonomie)
- Travaux nécessaires (peuvent être planifiés sur un temps plus long et n'empêchent pas de naviguer).
Ces listes permettent aussi d'anticiper les achats et d'éviter de retarder des travaux parce qu'il manque tel ou tel chose.
Les outils
Les travaux sur un voilier sont assez intensifs et durs pour le matériel ; nous avons achetés des outils de qualité donc assez chers mais qui permettent de travailler longtemps avec moins de fatigue et avec un meilleur résultat.Pour nous (voilier acier) il y a trois outils qui doivent être de très bonne qualité : une meuleuse, une ponceuse orbitale et une perceuse. Voici une liste non-exhaustive des principaux outils que nous avons utilisés :
Pour les gros travaux : ponceuse ; perceuse ; meuleuse, poste à souder TIG
Pour le reste : scie sauteuse ; contrôleur électrique ; pince a dénuder ; pince a sertir (jusqu’à 50 mm²) ; fer à souder ; une caisse a outils bien fournie : jeu de clé plate/à pipe/six pans, marteau, pince coupante, pince plate, pinces étau, limes, tournevis, etc.
Les peintures
La peinture est l'assurance-vie d'un bateau acier il faut donc choisir des peintures de qualité : époxy bi-composant pour tout ce qui est primer et sous-couche et polyuréthane bi-composant pour la finition. Nous n'avions pas d’expérience de la peinture bi-composant et au début nous étions un peu inquiet, mais si on respecte les températures et l'hygrométrie il n'y a pas de problème. Les verres doseurs ou une balance électronique de cuisine suffisent largement a effectuer un mélange base/durcisseur correct (on ne vise pas la quatrième décimale).N'y connaissant rien, nous avons passé pas mal de temps sur le web en particulier sur les sites d'International et de Nautix qui sont plutôt bien fait. Si on suit les recommandations des fabricants tout se passe bien.
Reste le niveau de finition ; une finition parfaite implique une surface de base sans défaut et donc un (très) grand nombre de sessions masticage/ponçage. A notre avis il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin.
Les achats
A coté des outils cités ci-dessus il y a énormément de chose a acheter. De la visserie en acier inoxydable A4 (ou 316), au matériel électrique (fils, interrupteurs, coupe-circuit, etc.), en passant par le mastic, les tissus (bimini, taud), etc.Lorsqu'on touche à la "plaisance" les prix subissent une malédiction qui tend à les faire grossir souvent au delà du raisonnable. Pour éviter de subir cette inflation nous avons acheté énormément de chose sur internet : visserie, filières, tissu, bloqueurs, matériel électrique, ... ou grâce aux bons plans d'un autre forçat : plexiglas, komacel, etc.
Cela demande de passer du temps à rechercher sur le net le meilleur site mais cela vaut l'investissement par exemple nous avons acheter du tissu Sumbrella Plus trois fois moins cher chez un fabriquant de ... yourtes.
La corrosion (sur un voilier acier)
Axiome n°1 : Tout ce qui peut rouiller rouillera, tout ce qui ne doit pas rouiller rouillera quand mêmeAxiome n°2 : Un bateau acier se corrode de l’intérieur, pas (peu) de l’extérieur et évidemment dans les endroits les plus inaccessibles.
Après avoir lu ça il est possible que vous pensiez que nous sommes fous d'avoir acheter une voilier acier ; en fait il y a un certain nombre d'avantages à l'acier et de toutes façons s'il y avait un matériau miracle pour construire les bateaux cela se saurait.
Les avantages de l'acier, outres sa résistance mécanique, sont les suivants :
- L'acier prévient (bien mieux que l'aluminium) : la rouille se voit bien avec sa couleur rouge/marron et un millimètre d'acier donne sept millimètre de rouille
- La rouille est facile a traiter : ponçage/grattage et peinture
- L'acier est patient, on ne coule pas dans les cinq minutes qui suivent la découverte d'un point de rouille. On a le temps de traiter
- L'acier se répare facilement ; si vraiment la tôle est prête à percer il suffit de découper la partie malade et de ressouder une tôle neuve. C'est évidemment un travail non négligeable mais un bon chaudronnier fera ça sans problème (expérience vécue)
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